Le premier modèle a été tricoté avec amour après l’avoir teint :
-au noyer pour le marron
-au sarrazin pour le jaune
-avec un bois du brésil pour le rouge.

Pour le réaliser, j’utilise cinq aiguilles double pointes du numéro 3 1/2. Cela suppose une certaine maîtrise de ces outils… ou un désir de s’y exercer.
Je commence par monter 8 mailles sur quatre aiguilles, ce qui fait 2 mailles par aiguille. Je ferme le tour de façon à obtenir un tube de 8 mailles.
Pour le premier tour, je tricote 8 mailles endroit.
Pour le second tour, je tricote chaque maille deux fois.
Pour le troisième tour, je tricote les 16 mailles obtenues au rang précédent à l’endroit.
Aux tours suivants, je tricote la première maille à l’endroit, alors que la deuxième est tricotée deux fois. Toutes les suivantes sont tricotées à l’endroit. Et ce pour chaque aiguille. Oui, c’est bien ça : cela me donne 4 augmentations par tour.
Je tourne en rond de cette manière jusqu’à obtenir le nombre de mailles nécessaire à mon tour de tête. C’est là que réside toute la difficulté…
Il faut déjà mesurer son tour de tête. Pour une femme, ça devrait se situer autour de 57cm. Quand il n’y a pas trop de cheveux. Pour un homme, ça peut être davantage. Jusqu’à 62cm, rarement plus.
Il faut également que le bonnet serre un peu pour qu’il ne s’envole pas au premier coup de vent. Mais pas trop. Cela va dépendre du point utilisé. Si ce point est un peu lâche, il faudra enlever plus de mailles, proportionnellement, que si ce point est dense. Là , je me propose de continuer en jacquard et je sais par expérience que le jacquard est un point dense, qui ne s’étire pas beaucoup. Nico a un tour de tête de 59cm. Je vais en enlever 3cm pour que ça tienne. Je veux donc que ce bonnet mesure 56cm de tour.
Si ce n’est pas déjà fait, je tricote un échantillon en jacquard que je mesure. J’obtiens 20 mailles pour 10cm. Pour obtenir 56cm, je dois donc avoir :
56X(20/10) = 112 mailles
112 mailles sur quatre aiguilles, ça fait 28 mailles par aiguilles. CQFD !
Je continue sur ces 112 mailles en suivant ma grille jacquard. Quand cette partie mesure 8 ou 9cm, je mets ma grille au placard. Je m’arrange pour le faire à un moment où je trouve joli d’arrêter le motif. Je reconnais que, ça, c’est un peu subjectif… mais c’est justement ce qui me plaît quand je tricote, c’est que je peux laisser libre cours à ma subjectivité. Comme ça, je peux, au passage, me rappeler que l’objectivité, c’est peut-être subjectif !
J’aimerais finir avec une fine bordure au point mousse. C’est ce que Nico a choisi. Si je passe brutalement du jacquard au point mousse, ce dernier aura trop de mailles et ça va godailler. Autant dire que ça va être moche. Il va donc falloir diminuer le nombre de mailles. Pour cela, je tricote un rang intermédiaire, avec le fil de la couleur de mon choix : 4 ou 5 mailles endroit, 2 mailles tricotées ensemble.
Pour obtenir du point mousse quand on tourne en rond, il faut alterner les tours en maille endroit avec les tours en mailles envers. Eh oui, c’est l’inverse du tricot en allers et retours. Pour mettre en valeur les jolies couleurs que j’ai obtenues avec la laine de Margot, je choisis de tricoter des rayures : un tour à l’envers, un tour à l’endroit dans chacune des trois couleurs.
Et voilà, il ne reste plus qu’à rabattre les mailles souplement. Je rentrerai les fils après l’essayage… je sais bien que ça ne marche pas toujours du premier coup et qu’il faudra peut-être démonter parce qu’il y a trop de mailles, ou pas assez. Je dis toujours que la laine de Margot, la tricoter plusieurs fois, ce n’est pas un problème !
Pour la grille, je ne suis pas encore au point… mais j’y travaille !